Jason Kingsley, directeur de Rebellion, a fait écho aux critiques formulées par Sven Vincke, PDG de Larian Studios, à l'encontre de l'industrie des jeux AAA. Selon Jason Kingsley, les éditeurs répètent les mêmes erreurs depuis des années, en donnant la priorité aux mesures financières plutôt qu'à la qualité des jeux.

M. Kingsley a rappelé des cas où des producteurs externes ont fait pression sur les développeurs pour qu'ils « créent moins de bugs afin de terminer le projet plus rapidement ». Il a fait remarquer avec sarcasme que les studios devraient simplement éviter de « décider d'ajouter 1 500 bogues » si c'est ce qu'on attend d'eux. Cependant, il a souligné que le problème de fond est plus profond : des dirigeants incompétents qui donnent la priorité aux rapports trimestriels plutôt qu'aux jeux eux-mêmes.

Selon lui, les grandes sociétés de jeux vidéo se concentrent davantage sur la gestion de la perception des investisseurs que sur la création d'expériences de jeu significatives. Le processus de création des jeux est devenu secondaire par rapport aux performances financières.

Kingsley n'est pas le seul à formuler cette critique. Des préoccupations similaires ont été exprimées par des dirigeants de l'ensemble du secteur. Le directeur de Hooded Horse, éditeur de Manor Lords et Against the Storm , ainsi que Johan Pilestedt d'Arrowhead Game Studios (Helldivers 2 ), ont exprimé leur frustration à l'égard des éditeurs qui privilégient les projets « sûrs » et courent après les tendances. Cette approche étouffe souvent le potentiel créatif des studios de développement.

Kingsley a souligné que ce problème n'est pas propre aux jeux : il s'étend aux films, aux séries télévisées et à d'autres formes d'art commercial. Cependant, Rebellion a réussi à éviter ces pressions parce qu'elle fonctionne de manière indépendante, sans dépendre d'investisseurs, et qu'elle autofinance ses projets.

Ces critiques de plus en plus nombreuses mettent en évidence une tendance inquiétante dans le secteur des jeux AAA. En se concentrant sur les gains à court terme et les tendances du marché, les éditeurs risquent d'aliéner les joueurs et d'étouffer l'innovation. Comme Kingsley et d'autres l'ont souligné, la véritable essence du développement de jeux, à savoir la création d'expériences immersives de haute qualité, est souvent reléguée au second plan par rapport aux objectifs financiers.

Pour l'instant, les studios indépendants comme Rebellion nous rappellent ce qu'il est possible de faire lorsque la liberté de création est privilégiée par rapport aux décisions motivées par le profit. Il reste à voir si les grands éditeurs en prendront note, mais cette conversation souligne la nécessité d'un changement dans une industrie de plus en plus guidée par les chiffres plutôt que par la passion.

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